Nouvelles formes de travail, nouvelles urgences pour le dialogue social

Maud Stéphan, déléguée générale de l’association Réalités du dialogue social

Le parcours professionnel est loin d’être un long fleuve tranquille. Le travail se transforme de manière diffuse, profonde et protéiforme. Cela s’illustre, sur un plan objectif, par l’évolution des contrats (CDI, CDD, intérim, …) et des statuts (salarié, non salarié, travailleur autonome, coopérateur). Sur le premier point, si près de deux tiers des actifs bénéficient d’un CDI, un sur dix est aujourd’hui recruté en CDD ou en intérim, soit le double d’il y a trente ans1. Sur le second point, le travail indépendant poursuit sa montée en puissance avec la percée des micro-entrepreneurs qui totalisent 1,7 million de personnes en 2019, soit près de la moitié des indépendants. Pour autant, le nombre de travailleurs des plateformes qui attire actuellement toutes les attentions médiatiques, politiques et désormais syndicales, demeure à une portion congrue des actifs, estimée entre 60 000 et 80 000. Ce n’est pas tant leur ampleur que les liens juridiques qui posent question et qui brouillent les frontières de l’entreprise, celle-ci devant gérer ce type de ressources humaines avec des contrats rattachés au droit commercial et non du travail.



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