Sandra Tchadjiane, Directrice Partenariats – Influences Professionnelles du Groupe VYV

« Adhérer à Réalités du dialogue social, c’est partager une conviction »

Qu’est-ce qui vous a amené à orienter votre parcours professionnel vers le champ des relations sociales ?

Dans le cadre de mes études supérieures en droit privé, j’ai rapidement fait le choix du droit social, celui des relations collectives et individuelles et plus largement des droits afférents au monde du travail. Un droit riche, mouvant, qui place l’humain et les entreprises au cœur de ses préoccupations, y compris face aux défis économiques et sociétaux.

Par cooptation universitaire, j’ai rejoint une confédération syndicale afin de travailler techniquement sur les sujets ô combien structurants et toujours d’actualité, de retraite, perte d’autonomie, système de santé. C’est une extraordinaire chance de pouvoir passer de la pratique universitaire, à la réalité de la fabrication de normes sociales par le dialogue social. Découvrir la capacité d’influence au sein des organisations tant patronales que salariées. Depuis un peu plus d’une dizaine d’années désormais, je poursuis ma carrière au sein d’organismes de protection sociale, qui à mon sens se doivent d’être des tiers de confiance pour les partenaires sociaux. Une façon pour moi d’œuvrer aux côtés des représentants d’employeurs et de salariés, par le truchement de la santé, sujet universel qui nous concerne tous. 

Y-a-t-il des faits marquants, des réalisations dont vous êtes particulièrement fière  ?

L’une des réalisations dont je suis particulièrement fière est récente. Fin 2022, le Groupe VYV sous l’égide de sa présidence et de ma direction, a lancé un cercle de la protection sociale. Lieu d’échanges à la fois confidentiel et convivial, en dehors du cadre formel des négociations, ce cercle réunit des partenaires sociaux au niveau confédéral pour discuter, partager, réfléchir collectivement à certains défis de société nichés dans la protection sociale. L’occasion de tester des idées, de confronter des points de vue, de s’écouter les uns les autres pour s’enrichir voire de mener des expérimentations.

Autre fait marquant auquel je suis particulièrement sensible c’est de travailler avec des équipes qui animent des liens avec les partenaires sociaux à tous les niveaux (confédérations, fédérations, unions territoriales). Aucun pan des sphères dans lesquelles le dialogue social peut opérer, n’est laissé de côté. Une reconnaissance formelle des acteurs économiques et sociaux que sont les partenaires sociaux, y compris au plus près des réalités de nos territoires.    

Vous êtes adhérente de l’association Réalités du dialogue social dont la vocation est de promouvoir le dialogue social. Pourquoi est-ce si important pour vous ?

Adhérer à Réalités du dialogue social, c’est partager une conviction : le dialogue social est une démarche qui vise à rassembler, à construire sur un terreau de points de vue différents voire divergents, de sommer des intérêts divers pour l’intérêt collectif.

Le dialogue social est certes normatif par les accords qu’il produit mais il est surtout un formidable accélérateur et amortisseur social. Raison pour laquelle il est nécessaire d’en faire la promotion, d’acculturer tout un chacun, au sein des entreprises privées et de la fonction publique à la pratique de ce dialogue particulier. A l’aune des enjeux en matière d’environnement, santé, logement, intelligence artificielle que nous vivons d’ores et déjà, le dialogue social est plus que jamais incontournable.

Au-delà de cette conviction, c’est également une volonté partagée avec l’association Réalités du dialogue social. Celle d’accorder au dialogue social ses lettres de noblesse, par sa promotion en montrer à la fois la force et la singularité. Et participer à casser les idées parfois préconçues sur le monde syndical !

Avez-vous vu un film, écouté un podcast ou lu un livre que vous recommanderiez à la Communauté Réalités du dialogue social

A l’heure de la quête de sens, j’ai découvert sur Instagram de courts billets philosophiques rédigés par l’autrice Marie Robert, professeure de lettres et philosophie, sur le compte @phylosophyissexy. Ces quelques lignes accompagnées d’une photo en noir et blanc, sont un régal pour qui a envie de se laisser porter par les mots, la réflexion, l’ouverture sur les autres, le monde.

Par ailleurs, j’écoute régulièrement le podcast de Pauline Laigneau, directrice générale de la marque de joaillerie Gemmyo, qu’elle définit en ces termes, « côtoyer le succès pour inventer le sien… c’est l’ambition que je me suis fixée». Plus particulièrement, je recommande l’épisode de son format « les diners du gratin » dont le thème est … l’échec ! Sans filtres, deux entrepreneures évoquent les échecs professionnels, douloureux et tellement formateurs à la fois.   

Enfin, sur ma liste des films à voir, bien entendu, La syndicaliste, de Jean-Paul Salomé qui retrace le parcours de Maureen Kearney, syndicaliste CFDT chez Areva et incarnée à l’écran par Isabelle Huppert.